Exposition – Les Gradivas

LE MAS-D’AZIL , Ariège – Fête & manifestation

23août202403nov2024

À propos

Exposition d’art contemporain, suite à la résidence de trois mois de l’artiste Elodie Lefebvre

Les Gradivas – Strate#4
« Gradivas, celles qui brillent dans la marche ».

Poser la question du féminin c’est aller à la découverte d’une histoire non écrite et d’une vérité recouverte par des intérêts divergents ou contraires.
Il faut une force inouïe, pour « s’apparaitre »: une force tellurique.
Dans son travail, elle cherche à rendre visible ce qui a été omis, être au présent, façonner l’histoire à venir.
Strates après strates, usant de la sculpture, de la vidéo et du dessin, elle entreprend une lente surrection de la matière. Depuis 2019, je développe STRATES #, un corpus d’œuvres lié à la figure du féminin, transposé aux phénomènes volcaniques, des fondations de structures sous-marines d’îles, jusqu’à l’émergence de stratifications dites « en pile d’assiettes ».
Elle déploie une recherche engagée où le corps comme une géologie, est un enchevêtrement de sens qui révèle la condition humaine.
Le projet de résidence :
La Gradiva, personnage romanesque de l’œuvre de Wilhem Jensen auteur allemand du 19e siècle, s’inspire de l’une des figures des Heures des Aglaurides, un bas relief daté du IVe siècle av. J.-C. conservé au musée Chiaramonti dans le Palais du Vatican.
Composé d’une triade féminine, Jensen écrit son roman autour de l’une d’elles.
Il va la nommer Gradiva, du latin « celle qui marche ».
Dans le regard de l’écrivain, elle se présente comme la quintessence du féminin. Double, elle est immobile et en mouvement, pétrifiée et vivante. Elle se rend visible et dans le même temps se dérobe, emportant avec elle l’énigme qu’on lui prête.
C’est une figure puissante de désir et de liberté, qui n’a échappé ni à Freud, ni aux surréalistes.
Pouvoir résider au Centre International d’Art Contemporain Caza D’Oro c’est être sur le « motif » de ma recherche.
À « la » Gradiva de Jensen, je nomme Les Gradivas. Les Gradivas, une histoire collective.
Ce sont les femmes des Heures des Aglaurides qui seront mon point de départ, celles dont le mouvement de marche impriment sur leur tunique en pierre les plis dessinant leur corps par soustraction.
De cet idéal féminin, « d’extraordinaires petits plis ruisselaient sur elle depuis la nuque jusqu’aux chevilles », W.J, je souhaite revisiter l’histoire des femmes en Occident, faite de résistance, de résilience, mais aussi de soumission à un pouvoir dont la doctrine est parfois soutenue par les femmes, elles-mêmes.
En provoquant une hybridation des sources de réflexion et d’action entre analyse de forme, géologie, anatomie, dessins, arts du feu, vidéo, littérature et histoire, elle compte extraire de ces plis minéralisés des stratifications historiques et sociales qui redéfiniront la nature de ce qui est endossé.
Produire dans un mouvement la forme que je-tu-vous-nous souhaitons en conscience.
Le territoire.
Cet opus Les Gradivas – Strate# 4, ne peut trouver meilleur endroit pour se réaliser qu’à proximité de grottes humides et de grottes sèches, dont le territoire de proximité est richement doté.
Le lien entre structure et figure géologique qui est développée dans STRATES #, trouve en Ariège, une source de matières premières inédite pour moi-même, qui me porterait vers une réflexion sur les corps fluides comme sur ceux cristallisés, avec une attention particulière sur le principe de fontaines et d’écoulement des eaux.
Au Mas d’Azil elle souhaitait lier des relations avec la population et ce à plusieurs titres : par la rencontre avec des conteurs d’histoires et la mise en regard des mythes. Egalement, elle souhaitait faire la rencontre de personnes avec qui elle a pu réaliser des vidéos ayant pour thématique la marche. Elle a par ailleurs initié des rencontres avec des guides-géologues et des historiens.

Notes libres :
Le féminin – Comment le regarder, lui donner corps, lui faire sa place et son histoire ?
Créer un mouvement duel entre «fascinatio» et espace critique pour que ce qui se crée perdure au delà de la satisfaction qu’il pourrait donner.
Faire écho à l’histoire géologique de l’Ariège et immerger le visiteur dans une relation directe entre « nature » et « culture ».
Poursuivre les lectures sur l’ecoféminisme.
Regarder les corps contemporains se mouvoir dans dans les paysages.
Mots clefs :
Allant- appartion – insaisissable – disparition – fragilité – appuis – recouvrement – voile masquage – effacement – énigme – désir – regard – objet – pouvoir – assurance – opposition –
entrevoir – s’appartenir – contemporanéité – historicité.

Axes thématiques et techniques :
– Relations Structure / Figure – Féminin / Espace géologique.
– Hybridation des sources et déplacement sémantique et symbolique des éléments mis en jeu.
– Recherche formelle et contextuelle des espaces sédimentés.
– Thématiques associés : stratification, résistance et effondrement, temporalité.
– L’histoire comme vérité – Qu’est-ce qu’un groupe ?
– Equilibre et déséquilibre – Creux et plein – La marche et l’immobilité.
– Grès et porcelaine, faïence. Pour la première fois, je souhaite employer des émaux et engobes.
– Vidéo, image, son, musique.
– Dessin
– Autres….

Gradiva – Les Heures et les Aglaurides
Le bas-relief Les Heures et les Aglaurides, copie d’un bas relief daté du IV av JC, est conservé au Musée l Chiaramonti au Vatican. Il fait parti d’une composition montrant trois femmes qui marchent.
A l’origine deux autres personnages féminins aujourd’hui dispersée dans d’autres musées leur faisaient face.
En 1903 l’écrivain allemand Wilhem Jensen écrit le roman Gravida, inspiré par le personnage le plus à gauche du bas-relief. Un jeune archéologue allemand dénommé Norbert Hanold qui lors d’une visite au Musée archéologique de Naples découvre un bas-relief représentant une jeune fille de grande beauté se déplaçant avec une grâce telle qu’elle semble transmettre la vie à la pierre.
Cette découverte le bouleverse profondément au point qu’il fait exécuter un moulage de la sculpture.
La fascination devient obsession après qu’il ait fait un rêve où il rencontre, dans le Pompéi antique avant l’éruption du Vésuve, cette jeune femme qu’il appelle alors Gradiva « celle qui avance », surnom, que les poètes anciens réservaient à Mars Gradivus, au dieu de la guerre s’en allant au combat. Freud fera une analyse de cet ouvrage dans le livre Le délire et les rèves dans la Gradiva publié en 1907.

Langues parlées : Français


Ouverture

  • Du vendredi 23 août 2024 au dimanche 3 novembre 2024

Localisation

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Exposition – Les Gradivas
Salle d’exposition3 rue du Temple 09290 LE MAS-D’AZIL

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